exposition du 24 juin au 17 sept.
Vernissage le vendredi 23 juin 2017
Centre d’Art Sacré de Lille
Crypte moderne de la Cathédrale Notre Dame de La Treille – 59000 Lille
*Tous les samedis et dimanches de 14h30 à 18h30- entrée libre
fusain | papier
couronne et totem
115x65
2016
fusain, sanguine et collage | papier
Larmes
120 x 80
2016
fusain | papier
Seul au pistolet
120x80
2016
huile | toile-lin
Crachats
60F - 97x130
2016
huile | toile-lin
Passion
60F - 130x97
2016
huile | toile-lin
larmes
30F - 92x73
2016
encre et acrylique | papier craft
Esquisse couronne
23,5 x 31,5
2016
fusain, sanguine et collage | papier
Au-delà
120 x 80
2016
mine de plomb, acrylique et sanguine | papier
Passion
240x150
2016
Exposition de 12 artistes contemporains autour d’un ensemble de monochromes du peintre Boulonnais Franck Longelin, accompagnés de toiles issues de la collection Delaine, « la Passion de Dunkerque ».
Nicolas Alquin (1958), Georg Baselitz (1938), Benloÿ (1967), Marie-Claude Bugeaud (1941), Pierre Buraglio (1939) , Joël Brisse (1953), Louis Cane (1943), Frederique Chauveaux (1956), Chu teh Chun (1930-2014), John Christoforou (1921-2014), Robert Combas (1957) , Nicolas Delay (1977), Thierry Diers (1954), Albert Féraud (1921-2008), Lucio Fontana (1899-1968), Bernard Gaube (1952), Bernard Guillot (1950), Christine Jean (1957), BengtLindström (1925-2008), Mimmo Paladino (1948), Franck Longelin(1956), Yvan Theys (1936-2005), Erlend Van Landeghem (1965) et Andy Warhol (1928-1987).
co-commissariat: Nicolas-Xavier Ferrand et Thierry Diers
Passion
Thème phare de l’histoire de l’art occidental depuis le Moyen-âge, la Passion a été inlassablement traitée par les artistes. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle fut aussi travaillée tout au long du XXe siècle.
Les artistes ont su ouvrir un sujet à l’origine éminemment basé sur la foi. On retrouve bien sûr des mystiques, qui ont cherché au travers de la souffrance de Jésus de Nazareth un écho à la condition humaine, d’autres qui ont questionné la nature profondément iconographique du thème, et de son importance dans notre culture visuelle. D’autres encore, ont su capter la nature désormais « pop » d’un type d’image qui parfois oscille entre cliché et kitsch. Au XXIe siècle, alors que l’enjeu de la fraternité entre les hommes n’a jamais paru aussi urgent, l’histoire d’un homme souffrant pour les autres peut à nouveau servir de point d’appui.
L’artiste, qui extirpe une partie de son intimité pour la mettre en forme et permettre au spectateur de réparer secrètement son âme, s’inscrit dans cette dynamique. Certains en font une parabole abstraite, d’autres réinterprètent l’image, d’autres encore, peu attachés à l’idée d’un péché originel, voient en revanche d’autres manquements de l’humanité à l’égard de son prochain, nécessitant d’être réparés. Si chacun a sa propre croyance ou incroyance, tout artiste pense son œuvre comme un moyen d’échange positif entre les hommes. L’idée est ici de présenter un panorama de créateur, hommes et femmes, de tous horizons et de toutes générations, qui ont cherché à reconstruire le temps d’une œuvre l’âme de leurs congénères.
Nicolas-Xavier Ferrand
Passion(s).
Cette exposition est la suite d’une aventure qui commence dans les années 70 à Dunkerque aux prémices de la collection Delaine que je découvrais. Ce furent par la suite les rencontres d’Eugène Leroy, Eugène Dodeigne, Yvan Theys, les visites de la collection de Philippe Leclerc à Hem, les partages de l’ingénieur Syro-Libanais Pierre Eid qui me fit découvrir l’Egypte et ressentir le cheminement de notre histoire pour arriver ici à Notre Dame de la Treille sur la proposition de Franck Longelin de monter une exposition autour de ses toiles et de la Collection Delaine « la Passion de Dunkerque ». Deuxième collection d’un homme qui affrontait la maladie, questionnait le sens de la vie et interrogeait ses amis artistes en leur demandant de relire pour rebondir sur les évangiles de Matthieu, Jean et Marc. Se plonger dans cette idée folle : Mourir pour sauver les hommes. Des textes tant de fois entendus et que je commence à déchiffrer, des parallèles troublants avec les vies de solitude des créateurs.
Après des années d’un parcours de peintre. Las des discours sur l’art contemporain et des pistes qui embrouillent les plus cultivés et font que l’on retient peu sinon potins, carrières, placements financiers, événements immanquables de shows du tout art martelé. Il me fallait du sens, un en-dehors aux idées et thèmes convenus. Le projet arrive à point, Passion(s) naît avec la complicité de l’historien Nicolas Xavier Ferrand.
La crypte moderne de Notre Dame de la Treille est un lieu aussi grand que discret du vieux Lille. Elle est au centre d’une ville, qui fut capitale européenne de la culture, bornée de musées et « Maisons Folies », capitale d’une région où la culture déborde de lieux, de moyens gérés avec le poids de l’officialité et présentent souvent des références venues d’ailleurs.
Cette exposition réunit 12 artistes contemporains autour d’un ensemble de monochromes du peintre Boulonnais Franck Longelin. Elle est accompagnée de toiles issues de la collection Delaine (Baselitz, Fontana, Warhol…). Douze artistes aux parcours affirmés dans le temps auxquels nous avons confié les textes qu’ils ont relus pour interroger le thème de la Passion qui fait partie de notre histoire, meuble nos églises, nos musées et qui est de bon ton d’ignorer et rejeter de notre modernité. Malgré le vertige du sujet comme des approches de chacun, tous ont accepté et se sont passionnés pressentant l’importance d’un moment à vivre, une expérience qui se bâtit sans certitudes sur un sujet sensible.
Les toiles, sculptures, photos et vidéos réalisées sont autant d’arrêts du temps au milieu des productions de chacun. Des chemins dans la poursuite d’une histoire traitée inlassablement par les artistes. Recherches de l’épaisseur d’un monde qui témoignent, questionnent et s’adressent à tous pour ouvrir des espaces et peut-être aider à trouver du sens en réponse au vide ambiant. Retrouver l’énergie de Gilbert Delaine et de ses interrogations d’homme.
Thierry Diers.