Thierry Diers- Passion(s)

Publication : 28/03/2018 13:13
Du 29/03/2018 au 02/04/2018


Vendredi 30 mars, samedi 31 mars, dimanche 1er avril et lundi 2 avril

De 14h30 à 19h

Espace des Coutures Saint Gervais

6 rue des Coutures Saint Gervais – 75003 Paris

(ex galerie Duboys - le long du musée Picasso)

A la suite d'échanges qui m'ont donné l'occasion de relire les textes de la Passion, j'ai exploré ce thème durant plusieurs mois et réalisé de nombreux dessins et peintures pour exposer une toile de cet ensemble l'été dernier à Lille. Bien que peu coutumier des sujets religieux, ce fut un arrêt et une respiration dans mes préoccupations du moment.

Je profite de ce Week-end Pascal pour vous présenter l'ensemble.


Passion(s)

Thème phare de l'histoire de l'art occidental depuis le Moyen-âge, la Passion a été inlassablement traitée par les artistes. Ce que l'on sait moins, c'est qu'elle fut aussi travaillée tout au long du XXe siècle.

Les artistes ont su ouvrir un sujet à l'origine éminemment basé sur la foi. On retrouve bien sûr les mystiques, cherchant au travers de la souffrance de Jésus de Nazareth un écho à la condition humaine ; d'autres questionnant la nature profondément iconographique du thème, et de son importance visuelle dans notre culture visuelle. D'autres encore, ont su capter le statut désormais "pop" d'un type d'image qui parfois oscille entre cliché et kitsch. Au XXIe siècle, alors que l'enjeu de la fraternité entre les hommes n'a jamais paru aussi urgent, l'histoire d'un homme souffrant pour les autres peut à nouveau servir de point d'appui.

L'artiste, qui extirpe une partie de son intimité pour la mettre en forme et permettre au spectateur de réparer secrètement son âme, s'inscrit dans cette dynamique. Certains en font une parabole abstraite, d'autres réinterprètent l'image, d'autres encore, peu attachés à l'idée d'un péché originel, voient en revanche d'autres manquements de l'humanité à l'égard de son prochain nécessitant d'être réparés. Si chacun a sa propre croyance ou incroyance, tout artiste pense son œuvre comme un moyen d'échange positif entre les hommes. L'idée est ici de présenter un panorama de créateurs, hommes et femmes, de tous horizons et de toutes générations, qui ont cherché à reconstruire le temps d'une œuvre l'âme de leurs congénères.

Nicolas-Xavier Ferrand

Préface de l’exposition « Passion(s) Lille 2017


Ce projet, comment l’aborder ?

Il faut réussir à m’abandonner avec des flashs d’idées et de souvenirs. Je comprends n’y rien comprendre ou peu, l’impression d’être extérieur, aujourd’hui mes enfants, la Syrie, les migrants et le temps qui file !

Ce qui me marque c’est la solitude du Mont des Oliviers.  Nous sommes là, on dort et fuit, englué dans notre médiocrité d’homme.  Puis il y a la violence physique, les crachats et les clous.  Rien de romantique, tout est horrible, sale, violent, rapide.  Il y a le temps d’une mort lente, les proches qui attendent, la dépose du corps et c’est le vide, la solitude et la honte.

Mourir seul pour sauver le monde ? C’est la solitude et l’abandon qui me marquent.  Il a aimé et se donne pour rien, sans retour.  td