Vendredi 30 mars, samedi 31 mars, dimanche 1er avril
et lundi 2 avril
De 14h30 à 19h
Espace des Coutures
Saint Gervais
6 rue des Coutures Saint Gervais – 75003 Paris
(ex galerie Duboys - le long du musée Picasso)
A la suite d'échanges qui m'ont donné l'occasion de relire les textes de la Passion, j'ai exploré ce thème durant plusieurs mois et réalisé de nombreux dessins et peintures pour exposer une toile de cet ensemble l'été dernier à Lille. Bien que peu coutumier des sujets religieux, ce fut un arrêt et une respiration dans mes préoccupations du moment.
Je profite de ce Week-end Pascal pour vous présenter l'ensemble.
Passion(s)
Thème phare de l'histoire de l'art occidental depuis le
Moyen-âge, la Passion a été inlassablement traitée par les artistes. Ce que
l'on sait moins, c'est qu'elle fut aussi travaillée tout au long du XXe
siècle.
Les artistes ont su ouvrir un sujet à l'origine éminemment
basé sur la foi. On retrouve bien sûr les mystiques, cherchant au travers de la
souffrance de Jésus de Nazareth un écho à la condition humaine ; d'autres
questionnant la nature profondément iconographique du thème, et de son importance
visuelle dans notre culture visuelle. D'autres encore, ont su capter le statut
désormais "pop" d'un type d'image qui parfois oscille entre cliché et
kitsch. Au XXIe siècle, alors que l'enjeu de la fraternité entre les
hommes n'a jamais paru aussi urgent, l'histoire d'un homme souffrant pour les
autres peut à nouveau servir de point d'appui.
L'artiste, qui extirpe une partie de son intimité pour la
mettre en forme et permettre au spectateur de réparer secrètement son âme,
s'inscrit dans cette dynamique. Certains en font une parabole abstraite,
d'autres réinterprètent l'image, d'autres encore, peu attachés à l'idée d'un
péché originel, voient en revanche d'autres manquements de l'humanité à l'égard
de son prochain nécessitant d'être réparés. Si chacun a sa propre croyance ou
incroyance, tout artiste pense son œuvre comme un moyen d'échange positif entre
les hommes. L'idée est ici de présenter un panorama de créateurs, hommes et
femmes, de tous horizons et de toutes générations, qui ont cherché à reconstruire
le temps d'une œuvre l'âme de leurs congénères.
Nicolas-Xavier Ferrand
Préface de l’exposition « Passion(s) Lille 2017
Ce projet, comment l’aborder ?
Il faut réussir à m’abandonner avec des
flashs d’idées et de souvenirs. Je comprends n’y rien comprendre ou peu,
l’impression d’être extérieur, aujourd’hui mes enfants, la Syrie, les migrants
et le temps qui file !
Ce qui me marque c’est la solitude du Mont
des Oliviers. Nous sommes là, on dort et
fuit, englué dans notre médiocrité d’homme.
Puis il y a la violence physique, les crachats et les clous. Rien de romantique, tout est horrible, sale,
violent, rapide. Il y a le temps d’une
mort lente, les proches qui attendent, la dépose du corps et c’est le vide, la
solitude et la honte.
Mourir seul pour sauver le monde ?
C’est la solitude et l’abandon qui me marquent.
Il a aimé et se donne pour rien, sans retour. td